10.5.11

Les pieds immenses et les jambes velues recouvertes par des tas de jupons colorés et salis par la poussière. Des bras secs, presque tranchants. Une peau tannée comme du cuir. Un visage cuit par le soleil, une chevelure cendrée. Des yeux noirs et immenses, transperçants, accusateurs parfois, rieurs souvent. Un sourire édenté, deux ou trois dents en or qui se baladent dans sa mâchoire. Un fichu arc-en ciel éclaire le haut de sa tête.

La peau un peu plus claire, un peu moins dure. La jolie couleur de café au lait, sur son visage, ses bras ronds. Ses cheveux ébène
remontés en un lourd chignon à l'arrière de son crâne. Quelques mèches de décoloration blonde virent au orange. Et déjà, au fond de son regard tranchant, une ombre de lucidité. Les dents jaunies mais toujour
s à l'air, le sourire constant, les épaules solides.

Les boucles brunes qui descendent le long de leur dos, les fossettes qui se creusent dans leurs joues lorsqu'elles rient. Le regard noir et transparent, rieur et transperçant. Elles ont mis leurs plus belles robes. Du rose, du vert canard, du tulle et du brillant.


Tout autour d’elles semble plus coloré. Les couleurs vous attaquent l’œil, vous brûlent la rétine. Elles tranchent tant avec le gris du jour qu'il vous faut un temps pour vous y
adapter.

Les billes noires qui lui servent d’yeux ont cette étincelle inquiétante. La même qui vous donne, lorsque vous êtes en hauteur, une irrésistible envie de sauter dans le vide, aussi forte que votre désir de terre ferme.

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